vendredi 5 juin 2009

L'homme à l'espérence de vie féministe limitée




"Ce qui est marrant, c'est que l'âge te donne du charme et de la cervelle, mais que plus tu en prends, moins tu risques de plaire à un tas de nanas", me confiait J., amie en suspend, durant notre réconciliation d'hier, après un conflit silencieux de plusieurs semaines.

Outre le fait qu'il y ait plus indiqué, question confidences post-traumatiques, cette dernière fut pour moi percutante de pertinence.

Bien qu'ayant toujours revendiqué mon indépendance et ma non-appartenance aux femmes que j'ai fréquentées, je dois admettre que, quelque part, ce jeu du jeune rebelle flirtant avec le cynisme et le culte du pire servait une cause avant la mienne : la leur.
En faisant un bilan honnête de ma quête juvénile de cyprine, j'en dégage une dynamique systématique..

Je me suis toujours fait remarquer pour mon caractère à vif, hurlant son insoumission à tout ordre (branlette mentale) et un certain ascendant sur les autres garçons de mon âge, dans la pensée comme dans le discours (branlette mentale). Le jeune type un peu décadent, finalement, à qui tout pourrait sourire s'il ne s'obstinait pas à noircir la vitrine de l'âme qu'on lui attribue. Drogue, arts et abus, l'intelligence des années 90-2000, quoi.

Ça plaît à une certaine catégorie de femmes, ce genre de tableau. J'ai quasiment toujours fréquenté des féministes, scindées par le désir d'avoir à leurs cotés un mec instruit et lié à ses sens, d'une part, et celui d'accompagner une icône de désobéissance à la norme, d'autre part. J'incarnais alors pour elles une certaine vertu un peu salie qu'il était bon de posséder.

On s'attendrissait alors devant mes "Connasse, tout ce que je veux, c'est une aventure sans lendemain." et autres "Salope, par derrière, c'est bon aussi.", pendant qu'on reprochait ces mêmes bulles de poésie à un monde plus cravaté. Avec la bonne attitude, je tenais finalement sans m'en rendre compte des chiennes de garde en muselière et elles m'en remerciaient.

Aujourd'hui, j'ai évidemment avancé, changé et constaté la vérité sur ces instants de ma vie. J'admets avoir le féminisme, sous la forme qu'on lui donne aujourd'hui, en horreur. Pas par machisme mais par inquiétude, pour avoir tant constaté ce qu'il devient en réalité : la recherche d'une revanche et la conquête d'un trône de tyran. Je lui préfère sa petite soeur, parité, lorsque pour nous laisser égaux, jamais semblables, elle se déshabille de mathématiques sociétales et se dispense de faire l'apologie du quota.

Ayant été l'amant au subconscient fourbe de ces filles mal éclairées, je pense que J. a en effet raison : le temps nous éloigne et nous divise, toutes ces filles et moi. La cruauté de la situation veut qu'au moment où j'aie le plus d'estime pour elles, la leur à mon égard soit au déclin. Choisir de ne plus porter l'habit de celui qui trompait leur monde, c'était choisir d'être au grand jour celui qui l'a un jour porté. Deal honnête.

Ceci dit, comme je l'ai répondu à J. aussitôt après sa remarque : j'ai déjà quelqu'un dans ma vie, ça résout une grosse partie du problème.

3 commentaires:

  1. Oh. Mon. Dieu.

    J'ai comme une irritante impression. Celle qui attrappe la gorge lors des réunions d'anciens éléves ou autres conneries du même genre.

    L'impression de rentrer à la maison mais que tous les meubles ont bougé !

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  2. Tu. Peux. M'appeler. Mama.

    Moi j'ai toujours dit que quand on rentre et que tout a bougé, le violeur est susceptible de ne pas être loin.. Gardons les yeux bien ouverts..

    Ca roule ?

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  3. Ca rocks même.

    Présentement à Barcelone d´où je rentre ce soir (à grands regrets)et bientôt replongée dans les affres de la vie étudiante pour une dernière année, enfin.

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