samedi 24 janvier 2009

Finalement délébile




[En choisissant cette photo, je me suis demandé si les relations amoureuses de ce cher graphomane de Casaploum pouvaient ressembler à ça.]

En s'employant à influencer les circonstances de sa propre vie et de celles des autres, on s'octroie aisément et rapidement un ascendant sur eux. Déjà enfant, je l'avais compris. Si le gosse que j'étais réunissait généralement ses efforts en vue d'obtenir quelques objets de caprices débiles, l'adulte lui, préférait en général obtenir les gens autour de lui jusque dans leurs "moi profond". Hugo disait que celui qui ne possède pas sa pensée ne possède pas son action, j'étais relativement d'accord avec ça, mais posséder la pensée des autres - et donc leur action - m'intéressait davantage.

Alors bien sûr, si je parle aujourd'hui d'amour sincère et d'accomplissement cardiaque, vous devinerez qu'il m'a dernièrement été nécessaire d'abandonner ce type de fonctionnement. Malgré tout, se repentir n'efface rien et, hier nuit, je recevais un mail d'A., ex-copine larguée dans les règles de l'art, il y a cinq ans.

Extrait :

"Je réalise aujourd'hui tout ce que je t'ai offert et ce que tu en as fait. On ne joue pas avec les gens comme ça Gu*llaume. [Je crypte divinement bien les informations personnelles.]
Aujourd'hui tu perds cette toute-puissance dans ma vie et je me libère. J'aime, je suis aimée et je suis heureuse. J'avais juste besoin de te l'écrire pour que tu le saches, même si tu t'en fous.
Je te dis au revoir pour de bon cette fois-ci.
Change si tu en trouves la force, et je sais que tu peux, je l'espère...

Am*lie"

Joli tissu d'émotions, j'en aurais chialé, mais à vrai dire, elle est pour une fois très pertinente : je m'en fous.

Ce qui m'intéresse en revanche, c'est la signification de ce mail. Que notre amie A. se libère ainsi de l'emprise que, visiblement, j'avais conservée sur elle me fait comprendre que je suis enfin libre moi aussi. Je ne ressens plus ce besoin de posséder ceux qui m'entourent. Voir ce qui germe de moi en eux ne m'intéresse plus, observer leurs fibres propres est bien plus rafraichissant.

En revanche, venir raconter sa vie après cinq années de silence quasi-total, je trouve ça très impoli.

jeudi 22 janvier 2009

L'homme qui ne criait pas "YES WE CAN !"




La nuit dernière, je rêvais que Mme Mama m'apprenait à marcher sur des talons aiguilles. Me réveillant ce matin, je m'interrogeais sur trois choses :

- Que peut bien signifier un tel rêve ?
- Est-ce bien mon genre d'essayer d'interpréter mes rêves ?
- Pourquoi est-ce que, dans un rêve, j'en arrive à oublier que je marche TRÈS BIEN sur des talons aiguilles ?

N'ayant pas trouvé de réponses à ces questions j'ai courageusement décidé d'aller me faire du café.
En fait, ce rêve ne sera absolument pas le propos de cette note.

L'année dernière, à la même époque, j'étais pour la première fois de ma vie la petite merde d'une jeune fille. Le genre de mec capable de faire tout et n'importe quoi dans l'unique but de plaire à la femme qu'il aime.
Je peux vous l'avouer : ma perte d'emploi et mon endettement sont les conséquences directes de l'état dans lequel je me trouvais alors. Autant vous dire que je n'ai pas fait dans la demi-mesure et que ce que cette belle connasse voulait, elle l'obtenait généralement.

Aujourd'hui, je réalise qu'il y a un an, j'assistais à la genèse de la sincérité de mes sentiments. Je n'en ressens vraiment que depuis un an, et c'est dans l'erreur que j'ai commencé à le faire. (Quand je dis "vraiment", j'entends "sans avoir à forcer le jeu ni travailler la mise en scène".)

Bien que l'expérience fut malheureuse, elle se légitime aujourd'hui par une sensation d'être un peu plus ancré dans ma propre vie. L'arrivée de Mme Mama dans ma vie, quelques temps après l'acte final de la relation dont je viens de parler, a su donner forme concrète à ce qui était né en moi auparavant. Heureux coup du hasard, Mme Mama se trouve être une personne pour qui il est judicieux d'avoir de bons sentiments.

Bien que je ne comprenne pas comment mon parcours m'a mené jusqu'ici, je me retrouve au coeur de ce que j'imaginais ne jamais pouvoir vivre avec intérêt. Les gens qui croyaient qu'un type se comportant en parfait connard avec les filles finirait sa vie sans connaître de véritable relation amoureuse ont désormais tort, ma vie en est l'insolent exemple.

Alors le scénario principal de ma vie se pose ainsi : un type pas toujours recommandable en pleine idylle avec une nana qui l'est toujours. Tableau contrasté, mon existence a le goût du paradoxe, mais cette fois-ci ça vaut le coup d'oeil. Je le sens et je le sais, ce que l'on pensera de moi à ma mort commence à se jouer en ce moment.

J'ai posé mes tripes sur la table et chaussé mes talons aiguilles, 2009 s'annonce balaise.

jeudi 15 janvier 2009

Le Mama's lifestyle en chiffres




L'éventualité de devoir retracer tout mon parcours de ces dernières années à travers cent explications m'ennuyait déjà, alors j'ai décidé d'avoir recours à une subtile réutilisation de procédé à la mode.

D'abord tenté de dire "Attention, ça vient", j'ai jeté un oeil sur la photo du vieil ami et me suis ravisé. Alors attention, c'est parti :

4800, c'est, selon mes calculs, le nombre d'euros que j'ai donné à mon buraliste avec le sourire pour qu'il me donne mes cigarettes chaque jour.

4, c'est le nombre de boulots que j'ai perdus l'été dernier, suite à la même erreur. C'est également le nombre de mois durant lesquels mon coeur a laissé trainer cette erreur.

0, c'est l'inexistence de travail retrouvé depuis.

1500, c'est approximativement la somme en euros que je dois actuellement.

128 000, c'est toujours en euros, la somme totale des subventions que j'ai obtenues durant mon contrat.

5000, c'est la somme que mon salaire annuel n'atteignait pourtant même pas.

23, c'est le nombre de personnes foutues définitivement hors de ma vie depuis que je suis sorti des vôtres.

55, c'est le nombre de mètres carrés que comporte le nouveau chez moi qui n'est pas vraiment chez moi.

8, c'est le nombre de voyages nécessaires pour déménager de l'ancien chez moi jusqu'au nouveau chez moi, et sans doute aussi le nombre de litres de sueur que j'ai du sécréter à cette occasion.

2, c'est le nombre de personnes de ma famille qui ont fait partie des fameux 23 à ce moment-là.

5, c'est le nombre de personnes que je pourrais tuer de sang froid.

3, c'est le nombre de raisons pour lesquelles je ne le ferai sans doute jamais.

7, mois passés à tenir la même main, sans lassitude. Installé dans un couple, le Mama prend du bide et devient presque sympathique avec tout le monde. Statistique toujours en cours.

1, c'est le nombre de notes comme celle-ci que je suis prêt à écrire.

1000, c'est le nombre d'heures dont j'aurais besoin, face à vous, pour vous expliquer réellement tout ce par quoi je suis passé. Nous sommes sur un blog, faut pas rêver.

mercredi 14 janvier 2009

Renouvellement de contrat.



On ne sait jamais vraiment comment entamer un blog.
Moi si : en laissant croire que l'on sait ce que l'on fait. Tout est dans l'intention, la conviction apparente avec laquelle on affirme quelque chose. Un blogueur sûr de lui peut alors aisément faire croire à n'importe qui qu'une chaine musicale et un cinéaste tous deux chers à la jeunesse ont contribué à la publication de ses écrits.

Ceci étant dit, revenons à l'essentiel.

Je suis le mec, là-bas, que jadis les gens appelaient affectueusement "Mama" ; "Mère supérieure" ou "Mwab" - ou même "Poupougne" - et je viens de . L'envie d'écrire à nouveau m'a pris depuis quelques semaines, j'ai donc décidé de me jeter une nouvelle fois à l'eau.

Libre à chacun d'interprêter ce retour à sa manière, même si la rumeur assure qu'il s'agit d'un évènement déterminant dans le paysage socio-politico-culturo-médiatique mondial et qu'on n'en a pas accueilli d'aussi important depuis 1976 années.

Entamer un blog, ça se fait tout simplement avec des présentations et un peu d'humilité.