jeudi 16 avril 2009

L'homme à l'intertie prodigieuse




Le printemps, c'est chouette. Ouais mon pote.

Empli de bonnes vibrations au retour des Artefacts, je me délecte des parfums fleuris de mon béton lyonnais et nage au milieu des décolletés généreux des jeunes autochtones. Celles-ci semblent, année après année, ne devenir qu'une déclinaison de tailles du même ensemble Jenn*fer ou P*mkie..

Alors on croise XS, qui se promène avec son I-P*d flashy, rejoignant en centre-ville la superbe M et la malchanceuse 3XL pour un gentil tour en ville avec CB en poche. Derrière leurs lunettes format A4, une pensée unique teintée d'esprit Charlotte Gainsbourg nuancé Lily Allen. Les trottoirs deviennent tapis rouges, et les premiers asiatiques en vacances font office de Paparazzi, adossés aux vitrines et fascinés par une originalité à la française qui tend pourtant à rappeler l'uniformité de leur coin de globe originel.

Nos Pussycat dolls, ne perdant pas un atome de leur superbe, devisent de Brit-Pop culture et de féminisme en remontant de temps à autres les ceintures de leurs jeans-taille-basse-slim-tout-ce-que-tu-veux. Lorsqu'elles croisent un adolescent adepte de Neo-Metal aux cheveux gras, fringué d'un sweat-shirt noir - même en été - par son groupe préféré, elles le raillent et rient aux éclats. Le pauvre kid dans la mir n'osant pas braver son incurable timidité, il force la virilité de sa démarche et s'en va dans une royale rebellitude.

Accoudée aux barrières, rampes d'escaliers, murettes et autres arrêts de bus, l'oeil rivé sur le spectacle, la tribu mixte contemple et commente de belle grammaire. Jessifer, enroulée dans son jean Dies*l trempant dans de longues cuissardes, lui-même serré d'une ceinture G*cci digne d'un catcheur, elle-même dominée par un haut de survêtement Lac*ste jaune poussin, attire l'attention de son keum Jean-Kevin Ben Chorba sur l'aspect ridicule des passantes. Celui-ci, inspiré par ses muses dans des écouteurs, crache un mollard digne des plus grands discours, baisse légèrement ses lunettes de soleil, tente une accroche visuelle avec les dites passantes et noie l'évident râteau d'un "Salope, j'te rentre mon zob !". Le reste de la tribu ricane et approuve d'un lâché collectif de mollards à son tour.

Le printemps, c'est assez chouette pour me donner envie de hurler "pauvre pute" ou "gros débile" toutes les 15 secondes, lorsque je me ballade.

5 commentaires:

  1. Toujours aussi bien écrit, quel talent Mama! En tout cas, j'ai bien ri!

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  2. Ce lyrisme dans la vulgarité...
    J'aime beaucoup. Je crois que c'est un mélange qui te ressemble.
    Par contre le coup des chinois c'était gratuit...

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  3. Kwaame : C'est le mollard, ça marche toujours !

    Kate M. : Vu sous cet angle, ça peut me ressembler, oui, peut-être.
    Et je trouvais que je ne parlais pas assez de chinois..

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  4. Hey Mama ! Ca faisait un bail que j'avais perdu ta trace. Effectivement, on aurait pu se croiser à Villeurbanne. J'aurai probablement d'autres dédicaces sur Lyon bientôt de toute façon...

    En tout cas, ravie de recroiser ta plume bien affûtée !
    See you *

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  5. Je n'avais plus de trace du tout, à vrai dire, j'ai un peu fait mon fuyard silencieux.

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